Démystifier les conséquences

Chroniqueuse :
Madame Lysanne Lanthier
Technicienne en Éducation Spécialisé et Coach familial

Dans ma pratique, les parents me font souvent ce genre de commentaires. Ils me disent par exemple: « Lorsque mon fils fait ceci, je l’envoie en conséquence » ou « S’il continue, je vais l’envoyer en conséquence ». Cette interprétation de ce qu’est une «conséquence» est chose très commune mais toutefois erronée. «Mettre» son enfant en conséquence n’est pas une conséquence.

Par cette façon de s’exprimer, les parents veulent dire en retrait ou en réflexion. Il faut comprendre que la conséquence et le retrait son deux interventions bien différentes et qui n’ont pas du tout le même impact.

En fait, il existe 2 types de conséquence : La conséquence naturelle et la conséquence logique.

La conséquence logique
Une conséquence logique est une conséquence mise en place en lien direct avec le comportement de l’enfant. Par exemple, vous avertissez votre enfant de jouer correctement avec un jouet en particulier et malgré cet avertissement il continue. La conséquence logique (et liée au comportement) serait alors de lui retirer le jouet en question. La conséquence logique fait donc du sens avec la situation et le comportement et a un effet d’apprentissage sur l’enfant; j’ai désobéi donc je vie le désagrément suite à mon choix de comportement.

La conséquence naturelle
La conséquence naturelle est plutôt simple puisqu’elle requiert l’adulte de ne pas intervenir, ni en geste ni en parole. Toutefois, ceci est un effort en soi. En tant qu’adulte, se retenir d’intervenir est parfois un défi. Par exemple, vous avertissez votre cocotte de lacer ses lacets avant de sortir dans la cour pour jouer. Malgré cet avertissement, elle ne vous écoute pas et sort jouer avec les lacets détachés. Après quelques secondes, elle trébuche, comme vous l’aviez prévu. À ce moment, l’intention de la conséquence naturelle est justement de ne rien dire, sans même aller la voir. (Il faut toutefois, dans cet exemple, y aller avec votre jugement. Il y a des chutes ‘banales’ que les enfants vivent régulièrement et qui sont sans conséquence grave. Par contre, si votre enfant s’est réellement blessé suite à cette chute, vous devez aller intervenir pour le consoler et en prendre soin. Dans l’exemple que je donne ici, il s’agit d’une petite chute banale sans conséquence.) Alors, vous seriez probablement tenté de dire : ‘’Je te l’avais dit d’attacher tes souliers! Tu vois, là tu es tombée. Pourquoi tu ne m’écoute pas quand je te demande quelque chose!?!’’ Vous vous reconnaissez? Probable! Mais ne croyez surtout pas être le seul à avoir ce genre de réaction.

Je n’entrerai pas dans tous les détails de cette intervention. Juste un petit clin d’œil sur le fait que cocotte soit tombée. Est-ce bien grave? Les enfants doivent en vivre des chutes pour apprendre à gérer les mouvements de leur corps (entre autre).

Pour revenir à la conséquence naturelle en lien avec cette situation, l’intervention à privilégier serait alors de ne pas intervenir afin que l’enfant comprenne que le résultat (tomber) est en lien avec son choix de ne pas avoir attaché ses lacets. Ceci permet à l’enfant de se concentrer sur ce qui lui arrive et traiter cette information, au lieu de se concentrer sur la réaction du parent. L’enfant va comprendre que ‘’si je cours les lacets détachés, les chances sont que je trébuche’’, ce qui a un effet d’apprentissage direct sur l’enfant et est très efficace puisque c’est d’apprendre de ses erreurs. Facile vous vous dites? Effectivement, c’est une intervention qui est peu énergivore. Encore faut-il que notre réaction soit facile à contrôler..!

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