Chroniqueuse :
Madame Dominique Cerutti, TS
Coordonnatrice du service de Relation d’aide
Maison de la famille de Sherbrooke

 

Lors de la dernière chronique sur le couple, vous avez pris connaissance qu’il existe cinq étapes inhérentes à la vie de couple, dont les deux premières, «La lune de miel» et «La lutte pour le pouvoir», qui vous ont été expliquées. Dans cette chronique-ci, vous lirez maintenant les trois étapes suivantes : «Le partage pour le pouvoir», «L’engagement» et «L’ouverture sur autrui (comment servir d’exemple)».

 

3^e étapes : Le partage du pouvoir 

À cette étape, les partenaires prennent connaissance des particularités mutuelles et ils acceptent d’utiliser celles-ci, différentes et parfois même contradictoires, pour composer leur couple. Les deux conjoints ne cherchent plus à changer l’autre pour répondre à leurs attentes. Ils n’accusent plus l’autre d’être le responsable de la frustration de leurs illusions adolescentes du couple idéalisé. Les amoureux prennent conscience qu’ils sont à la fois amants et ennemis, puisqu’il y aura toujours des différends, même dans les couples les plus heureux. Par contre, les partenaires misent dorénavant sur l’intimité et sur ce qu’ils peuvent apporter à cette relation unique. Les deux tirent parti des qualités de l’autre pour le profit du couple. Maintenant, ils partagent le pouvoir qu’ils transfèrent au couple, saisissant que seul le couple, et non pas l’autre personne, peut satisfaire les besoins de chacun. D’ailleurs, ces couples sont davantage amants qu’ennemis intimes.

 

4^e étapes : L’engagement 

Le « Je t’aime » de la première phase plutôt « cannibale » cherche la fusion passionnelle. Le « Je t’aime » de la lutte pour le pouvoir sous-entend de façon étouffée un « Je te déteste » parce que la personne n’est pas ce que l’autre s’est imaginé d’elle. Pourtant, c’est cette ambivalence amour-haine qui crée la juste distance de la troisième phase. En effet, le « Je t’aime » devient plus réaliste, car il s’adresse à la personne telle qu’elle est avec ses qualités et ses défauts, plutôt qu’à la personne idéalisée.

 

Le « Je t’aime » de la quatrième phase veut dire surtout : « Je nous aime ». Cela signifie que les personnes aiment ce qu’ils ont construit ensemble et qu’ils souhaitent par-dessus tout préserver leur amour. En fait, les deux amoureux deviennent de réels complices. Cet amour engagé est plus amical et plus paisible. Les amoureux n’exigent plus de l’autre l’impossible : je veux que tu deviennes celui que je veux que tu sois. Ils cessent de remettre leur amour en question à chaque conflit : chaque nouvelle crise renforce le lien, car plutôt que se demander s’ils vont mettre un terme à la relation ou non, ils mettent leur énergie à résoudre la crise.

 

5^e étapes : L’ouverture sur autrui (comment servir d’exemple)

Les couples à cette étape respirent l’harmonie et la paix et deviennent des modèles démontrant que la vie de couple est possible à long terme, malgré tout.

Ces amoureux sont généralement à la retraite, s’impliquent socialement, voyagent, font du travail bénévole ou partagent leur bonheur avec leurs enfants ou petits-enfants. Ils deviennent souvent des modèles à envier. Les vieux couples heureux semblent avoir beaucoup de plaisir à être ensemble malgré ou grâce aux épreuves traversées. Ils sont la preuve vivante qu’il est envisageable de persister et de surmonter les crises existentielles du couple. Ils prouvent aussi que l’amour peut évoluer, se transformer et rester solide.

 

J’espère que ces chroniques sur le couple vous ont plu et auront su vous être utile. Si vous avez des questions en lien avec celles-ci ou toutes autres questions reliées au couple, vous pouvez m’envoyer un courriel au relationaide@maisonfamillesherbrooke.com.  C’est avec plaisir que je vous répondrai.

Au plaisir !

 

 

Texte inspiré du livre de : Yvon Dallaire : Qui sont ces couples heureux ? Surmonter les crises et les conflits du couple 2006.